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No Toku Here

Qui, ayant servi dans l’institution, ne connait pas le magnifique chant polynésien No Toku Here ? Vous l’avez sûrement déjà entendu résonner sur les places d’armes de nombreux régiments en métropole.

Ce chant, avec le temps, est devenu pour toute une communauté expatriée, le moyen de préserver un lien avec sa famille et ses racines. Le partager avec les militaires métropolitains, c’est la fierté de partager sa culture.

Séquence tournée au Valdahon avec une section du RMT.
Extrait de notre documentaire Aito, Guerrier du Pacifique.

UNE HISTOIRE, UN CHANT

1992, POLYNÉSIE, SUR LA PETITE ÎLE DE RAPA…

Rapa est située dans l’archipel des Australes à 1200 km au sud de Tahiti, (à ne pas confondre avec Rapa Nui (grande Rapa), île appartenant au Chili).

D’une superficie de 40 km2, elle compte environ 500 habitants. Parmi ces habitants, un enseignant de 32 ans qui vient de créer sa troupe de danse Tamariki Oparo, quelques mois plus tôt.

 « En ce temps là, je composais tous mes chants sur les montagnes de Rapa. J’y allais avec mon cahier, mon stylo et ma guitare. Je faisais une prière et je demandais à Dieu, à mon île et à mes ancêtres de m’inspirer ».

Jeune chef de troupe, il prépare son premier Heiva* et compose de nombreuses chansons qui rythmeront son spectacle. L’une d’elle doit le clôturer.
Guidée par un souffle divin, elle est écrite en reo rapa, (à Rapa, en plus du tahitien, on parle le reo rapa).
Du haut de ses montagnes, Tinirau Faraire composa alors No Toku Here.

*Le Heiva est une manifestation annuelle traditionnelle qui a lieu au mois de juillet sur plusieurs îles de Polynésie dont la plus grande sur Papeete. Chants, danses et rencontres sportives rythment le mois de juillet.

TINIRAU PIERROT FARAIRE

Tinirau Pierrot Faraire est né le 27 février 1960 à Rapa. Enseignant, il transmet aux enfants de l’île, tout ce qu’il a appris de ses ancêtres ma’ohi. Artiste connu et reconnu sur le fenua**, il fait régulièrement parti du jury au Heiva.

En 1992, c’est sa première participation au Heiva, la troupe Tamariki Oparo remporte les 1er prix en danse et en chant.
No Toku Here rencontre un grand succès. Il est entonné dans les bringues, les diverses cérémonies civiles et religieuses des îles de Polynésie.
Quelques années plus tard, des jeunes de Rapa ayant dansés avec sa troupe, partent faire leur service militaire en métropole.

Ils revinrent 1 an plus tard en ayant semés les prémices du destin de cette chanson.

Il était bien loin d’imaginer en composant cette chanson qu’elle allait devenir au même titre que le « Tamarii Volontaire » de Pea Tutehau, un incontournable des chants militaires…

**Fenua: pays en tahitien


NO TOKU HERE EN REO RAPA, LA VERSION ORIGINALE

No toku ‘ere Kia kotou na e
par amour pour vous
No toku aronga i kori ai au e
par gentillesse, nous nous mettons à danser
Te nei toku ‘ere, te nei toku ‘ere
voici notre amour, voici notre amour
Te nei toku aronga, te nei toku aronga
voici notre gentillesse, voici notre gentillesse
Ka noko mai kotou e
restez avec nous
Akariki mai ehe, akariki mai
Acceptez ceci de notre part, acceptez ceci de notre part
‘Ati’ati te tino, ‘Ati’ati te tino
nos corps ont tournoyés, nos corps ont tournoyé,
‘Ati’ati te komi, ‘Ati’ati te komi
nos fesses ont bougés, nos fesses ont bougé
Te mata katakata Te mata katakata,
les yeux grands ouverts, les yeux grands ouverts
Te manako kota’i e Te manako kota’i e ….
nous vous avons souri à l’unisson
nous vous avons souri à l’unisson.

« En langue ma’ohi, c’est à la première personne du singulier , c’est comme si chaque danseur et danseuse chantait individuellement mais d’une seule voix.
En français, c’est à la première personne du pluriel ».

Plus tard, Tinirau ré-écris une version tahitienne tout en conservant quelques sonorités de son île. Des militaires ont également pris quelques libertés en adaptant certains mots en fonction de leurs origines, comme « Alofa » mot wallisien remplaçant « Arona » signifiant « gentillesse ».

No toku here ia kotou ra e
No toku arona i ori ai au e
Teie toku here
Teie toku arona
A noho mai kotou e
Farii mai ee , Farii mai
Fatifati te tino, fatifati te tino
Fatifati te komi, fatifati te komi
E mata katakata, e mata katakata
E manao ho’e, e manao ho’e

LA FIERTE D’UNE CHANSON

« J’ai su que les militaires chantaient ce chant ici à Tahiti lors du défilé du 14 juillet 1994. Ce jour là, plusieurs personnes qui savaient que je l’avais composé, sont venus me féliciter.

J’ai éprouvé une très grande joie, une très grande fierté. J’ai un peu trembloté… j’ai pensé à mon île Rapa et à sa population, à ma famille , à mes ancêtres. À travers ce chant, Rapa va être connue et reconnue partout en Polynésie et en France ».

©Hinanui Ina

Mauruuru Tinirau Faraire et Mano Teriihoania de la SACEM Polynésie

10 COMMENTAIRES

    • Question : l’initiateur de ce site ne serait il pas photographe ? Et passé en immersion au 511 pendant un stage commando ? Comment va ta cheville ? …. très bons souvenirs

      • La cheville? beaucoup mieux! Comment ça va Aurélien ? Content de te lire. En effet, de très bons souvenirs passés avec vous tous. Toujours à l’ET du 511 ? L’adjudant Anthony C. y est toujours également?

  1. Tongia maitaki Pierrot Tinirau FARAIRE .j’ai exporté ton chant à Fréjus 21 Rima 1ère cie en 97 ,lors de mon retour des îles Marquises ,je savais que ton chant allait faire un boum dans les régiments de Métropole ,la compagnie l’avait apprise sur le bateau « le Sirocco » » lors d’une grande manoeuvre inter allié en Egypte ,le régiment du 1er SPAHI était aussi avec nous ,le CNE de l’escadron le voulait aussi ,au début je n’étais pas d’accord ,mon cdt d’unité de l’époque est venu me demander si je pouvais leurs faire apprendre aussi ,puis j’ai accepté.C’était tellement facile à retenir,en plus j’ai tout rédigé phonétiquement pour facilité la tâche aux métros .je me rappelle la 1ère fois que nous avions chanter pour le rassemblement Régimentaire du vendredi ,c’est une très grande fierté pour tout le monde ,d’autant plus c’est un chant que mon petit cousin l’a écrite ,grand étonnement au Régiment,voilà la 1ère cie qui arrive. Un très grand remerciement à mon petit cousin Pierrot une grande figure de la culture de notre île Rapa iti

  2. Ravie d’enfin connaître l’auteur compositeur de ce Magnifique chant. Je suis de la Polynésie Française (Huh). Sachez que c’est le premier chant sue j’ai appris en entrant à l’armée. Il est tellement beau. Maruru pour le chant. Maruru Tinirau.

  3. Un immense merci à Monsieur TINIRAU PIERROT FARAIRE pour ce splendide chef-d’ oeuvre.
    Merci à nos frères d’ armes, guerriers du Pacifique, de nous avoir honorés en nous l’ enseignant.
    C’ est un magnifique chant de cohésion des unités de l’ armée française. Qui n’ a pas ressenti un frisson d’ émotion en voyant une troupe défiler en chantant comme un seul homme cet hymne puissant qui appelle à l’ amour, à la tendresse, au partage ?
    Un ancien marsouin formé à l’ esprit de groupe par un homme qui employait ses propres recettes à Fréjus, j’ ai nommé l’ inoubliable ScH Moulia Kaaka.

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